Yacouba a choisi la MV Agusta pour exprimer son style et créer un kit carrosserie dénommé Bestiale, lequel sera commercialisé le mois prochain. Au passage, Yacouba s’est fendu d’un joli clip vidéo et mettra en ligne dans quelque heures un mini site de lancement de la Bestiale.
L’occasion pour le blog MJ de lui poser quelques questions qui grattent.
- Moto Journal : T’as pas honte de t’attaquer à une icône comme la MV Agusta Brutale ?
- Yac : Je ne me pose pas la question. Si j’étais capable de faire un châssis, j’aurai tout réalisé de A à Z. Mais comme ce n’est pas le cas, j’ai préféré partir d’une très belle base, la MV Agusta Brutale. En bagnole, je serai parti d’une Ferrari et pas d’une Clio. En plus, je trouve que la base de la Brutale sert plutôt bien mon design. Si tu enlèves les éléments de carrosserie, tu retrouves des lignes hyper tendues que j’ai souhaité donner à la nouvelle carrosserie.
- MJ : Tu t’es excusé auprès de Tamburini, le créateur de la Brutale?
- Yac : Ah non ! Je n’ai pas créé la Bestiale ça parce que je n’aimais pas la Brutale. Je la trouve même magnifique …sauf peut-être le phare. En fait, je suis aussi parti de cette moto parce que je pensais que ça allait davantage marquer les esprits que si j’étais parti d’une Bandit, par exemple.
- MJ : Tu considères ça comme du tuning ou de la prépa ?
- Yac : C’est pas du tuning, c’est du design. J’ai voulu faire un proto pour montrer au monde du design que je suis là et que c’est dans ce domaine que j’ai envie d’évoluer maintenant. C’est ma formation et mon envie de départ, même si pendant mon aventure de journaliste à Moto et Motards, j’ai un peu mis ça de côté.
- MJ : Et alors ? Tu as reçu des propositions des plus grands couturiers ?
- Yac : J’ai eu quelques coups de fils, mais dans ce milieu, il faut que ça reste assez confidentiel. Un très gros constructeur m’a récemment mis en concurrence avec des grosses agences européennes. Mais aujourd’hui, je n’ai rien de concret. Il faut savoir que ce genre de choses ne se fait pas en une fois. Et de toute façon, je tiens à mon indépendance. J’ai déjà eu des propositions fermes de Kiska chez KTM mais j’ai trop peur de m’installer derrière une table à dessin et de m’emmerder. J’ai pas envie de jouer la sécurité ou d’être corrigé d’un coup de gomme ou d’être remplacé par un petit jeune dans dix ans. Je joue sur le long terme, je veux m’installer, prendre le temps d’imposer mon style.
- MJ : Ta Bestiale, pourquoi la commercialises-tu seulement un an après sa présentation au Salon de Paris 2008? Tu viens de découvrir la difficulté de produire en petite série et en France ?
- Yac : Non, c’est juste plus de boulot que ce qu’on peut imaginer. C’est pas seulement des bouts de carénages à mettre ensemble. Entre un proto, et quelque chose que tu peux produire techniquement, il y a une sacrée marge. Nous, tout est fait à la main, comme sur un siège de voiture de luxe. On aurait pu aller plus vite en mettant un gros chèque sur la table mais on ne l’avait pas… Et puis, on a perdu trois mois car au départ, MV Agusta nous a fait venir dans son usine à Varese pensant peut-être intégrer la Bestiale à sa gamme. Ils étaient sincères mais ça ne l’a pas fait et on comprend aujourd’hui qu’ils avaient des problèmes à l’époque d’un autre ordre (financiers :NDR) .
- MJ : Bon, la Bestiale, c’est quand, combien, à quel tarif ?
- Yac : Les premiers kits sont livrables fin novembre à 6 390 euros TTC. Ce kit se monte facilement sans rien abîmer de la moto et en utilisant les vis et fixations d’origine. Il comprend un berceau arrière en acier, une coque arrière avec son support de plaque, un réservoir, un garde-boue avant, un phare et une tête de fourche.
- MJ : Tes objectifs ?
- Yac : Il faudrait que j’en vende une dizaine. Avec cinquante dans le monde, ça serait parfait. En fait, l’idée est simplement que ça marche pour que je puisse le refaire. Si je n’en vends que deux, je vais forcément me poser la question si j’en refais une pour le prochain Salon de la Moto à Paris…même si le projet est forcément déjà en cours.
La Bestiale arrive